"EPIPHYGERE" CANICULAIRE

Sous le "Grand chêne",

Sous le "Grand pin"!

Se reposent des humains ,

A l'ombre on est-bien!

Soleil de Provence, verger interminable.

Labeur du cueilleur d'abricots, sous la canicule!

Le bruit des Cigales, apaise ou énerve, rappelant la fable.

Une "Epiphygère", se promène sur mon doigt tel un somnambule.

M'enjôle, de surcroît !

D'ébène sont nos fruits,

Gorgés d'Or, de sève..

Cueilleurs enjoués, ambiance tropicale..le soleil ébloui.

Les cageots se remplissent, pour les trieurs..point de trêve.

Les Forficules, lucifuges, se cachent dans les grappes de fruits,

Coccinelles, fourmis, larves de Chrysope, au pincement douloureux pour te rappeler à l'ordre !

Sous le Grand Pin, nous faisons une pause...

Salvatrice, revigorante,..ambiance champêtre,

Ombre fraîche , rires , joie au goût suave du dextrose,

Y retourner à contre coeur, ce serait mentir....après tous ces souvenirs "sylvestres",

"Traite-Su"... exhale de la mélancolie, aux parfums du nectar d'Abricot, de la sève de pin, de la sueur des humains, du silence des pierres.

Quel âge à ce Pin ? Et ce Chêne, ils m'ont vu grandir, me verrons mourir...

Plantés par mon Grand-Père, les vieux abricotiers, tortueux, 40 ans... sans irrigation, se sont adaptés.

Jadis, travailler dur pour se nourrir.

Cheval,cochon,poules,vache et les brebis, qui sous la Bise, s'excitaient!

Le modernisme a métamorphosé, nos cultures; tout a été chamboulé,

y compris les Abricotiers..

Polyculture..monoculture,

La bise a tout emporté,

Avec elle, l'âme des confitures...

Ou iras-tu, "Epiphygère" ?

Les années glorieuses sont arrivées,

Pour le bonheur des fermiers,

Cheval vapeur, moins de douleur,

Remèdes de Cheval, pour les nécroses, les pleurs,

Les abricotiers vomissaient, du raisin coulait une boisson de prestige: le"Vin".

Les vendangeurs aux doigts sucrés,

Enivrés par les belles femmes, et pour moteur l'Adrénaline,

Les cueilleurs de fruits s'en sont allés,

Vers des contrées de Cornaline...

Immuables, le Grand Chêne et le Grand Pin Demeurent...impassibles...

L'été dernier, j'ai conversé avec une "épiphygère" migrante... sur une vigne.